“Déceptions !!!”
Givelt Vilméus
Je suis dans une profonde et insoutenable amertume. Mon pays sombre dans le chaos, la misère noire, la corruption à grande échelle. Nos neveux sont obligés de se prostituer pour survivre. Ils le font contre leur gré, mais ils sont conditionnés à le faire. On s’effraie à penser au futur de cette société. On ne peut se fier aux politiciens, encore moins aux élites intellectuelle et économique. L’Occident semble aimer le chaos et la misère qu’il nous administre et administre par le biais des politicards et des avares du secteur privé des affaires. C’est le châtiment qu’on inflige à ce peuple qui a défié le colonialisme et l’esclavagisme qui avaient fait la richesse du « blanc chrétien » qui nous a prêché la bonne nouvelle de la vie éternelle dans un paradis imaginaire. Je comprends que ce passé historique glorieux peut le rendre jaloux. Nous sommes les premiers à défendre le respect de la dignité de la personne humaine indépendamment de sa race, de son ethnie ou de son origine sociale.
Au cours de cette dernière décennie, le pays est aux commandes des « bandi legal » du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK). Le grand manitou de cette fameuse bande n’aurait dû, compte tenu de son passé abject, bénéficier d’aucun soutien populaire pour briguer le poste électif le plus trivial. Malheureusement, il est parvenu à occuper, sous l’œil complice de la société internationale, le fauteuil présidentiel. Une expérience cauchemardesque pour moi personnellement et pour les citoyens conséquents du peuple haytien! Les ténors de ce régime sont devenus multimillionnaires et le chef de l’équipe a refait sa santé économique détériorée chez l’Oncle Sam par ses largesses délirantes. Il a laissé son poulain « bananièrement » élu président avec le soutien des compradors corrompus du secteur privé. La corruption constituait la toile de fond des deux versions.
Dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, on assistait à un coup de théâtre des plus affreux. Le filleul est mort chez lui et sa femme est «grièvement blessée ». Elle est transportée d’urgence à la terre promise de l’Amérique du Nord pour recevoir les soins que nécessitait son cas. Comme l’argent du Petro Caribe n’était pas destiné à construire des hôpitaux, mais à enrichir les amis du régime, on comprend tout! Son rétablissement trop soudain laissait entrevoir les méandres du crime. On présupposait que le parrain soit l’auteur intellectuel du forfait. Des gens ont indexé aussi l’Oncle Sam qui, selon eux, ne laisserait jamais passer ce coup sans en être complice. Bref ! Le filleul, très décrié pour avoir passé 4 ans et 6 mois à servir le parrain, la classe économique et l’internationale, en sort un « martyr fabriqué » dont on peut mesurer les dimensions à l’aune de la pitié ou du sentimentalisme.
Aujourd’hui, le pays est sous l’égide d’un géronte nommé Premier Ministre par le natif du Grand Nord qu’on a comparé à tort au Père-Fondateur de la nation haytienne. N’importe quoi! Une malédiction de trop de cette mémoire si vénérable! Ce Premier Ministre/Chef d’État apparemment alcoolique se permet de décider sur tout. En décembre 2021, il a augmenté le prix des produits pétroliers. Cette mesure a eu une incidence grave sur la hausse généralisée des prix (inflation). Le 13 septembre dernier, lors d’un Conseil de Gouvernement/ Conseil des Ministres, Ariel HENRY et consorts ont pris la décision de revoir à la hausse les prix des produits pétroliers. Cette fois-ci, la hausse s’avère vertigineuse, car elle atteint 128% pour la gazoline, 89.81% pour le diesel et 94.6% pour le kérosène. Une mesure qui coïncide avec la hausse du taux de change atténuée par des injections et qui frappe de plein fouet les démunis qui vivotaient déjà avec moins d’un dollar américain par jour. Les institutions néolibérales exigent toujours ces décisions des gouvernements des…
