Pétion-Ville: La violence des gangs s’abat sur une commune autrefois épargnée
La commune de Pétion-Ville, considérée jusqu’ici comme un havre de paix relatif dans la capitale haïtienne, connaît un début de semaine de violence effroyable.
Le 18 mars, une quinzaine de cadavres ont été retrouvés dans les rues, signe de l’expansion du territoire contrôlé par les gangs armés. Le même jour, une offensive des gangs à Laboule a fait plusieurs blessés, dont un garde du corps de l’homme d’affaires Anthony Benett, et occasionné des dégâts matériels importants.
Hier mardi, l’ancien porte-parole de la présidence, Lucien Jura, a été kidnappé. Dans la soirée, une quarantaine d’hommes armés de fusils d’assaut ont investi la commune par la route de Frères, provoquant des rafales d’armes automatiques qui ont duré une grande partie de la nuit.
Encore ce matin, 20 mars, des tirs sporadiques se font encore entendre dans la commune. La population est terrorisée et les activités économiques tournent au ralenti. À Laboule, les habitants redoutent une nouvelle attaque des gangs armés.
Des rumeurs persistantes de nouvelles incursions circulent sur les réseaux sociaux, alimentant la peur et l’incertitude. La situation à Pétion-Ville est un symbole de la dégradation de la sécurité en Haïti et de l’incapacité des autorités à endiguer la violence des gangs.
La déclaration cynique de la ministre démissionnaire de la justice, Emmelie Prophète, qualifiant certaines communes de “territoires perdus”, semble se confirmer dans le cas de Pétion-Ville.
Rodney Zulmé
