L’Équilibre Fragile : Quand la Ferveur des Instances Provoque le Trop Plein de Football
Le mois d’août suscite tous chez les fans de football de vives émotions car il amène avec lui le retour des championnats européens. Cependant ce début de saison s’accompagne de nombreuses blessures importantes, ce qui a pou effet de fustiger l’attitude des instances de football à empiler les rencontres et augmenter les minutes additionnelles par rencontres.
Les instances de football, gourmandes de revenus et avides de victoires, semblent s’être lancées dans une quête effrénée pour multiplier les rencontres, rallonger les saisons et étirer les minutes additionnelles. Une ambition qui soulève des interrogations et suscite des inquiétudes quant à la santé des athlètes qui donnent vie à ce sport.
La saison commence à peine et déjà les bancs des équipes sont occupés par des joueurs aux regards fatigués, aux pas hésitants. Les blessures musculaires s’enchaînent comme un triste refrain, comme un rappel brutal que le corps humain a ses limites. On pourrait penser que cette frénésie du calendrier est le prix à payer pour la ferveur du football moderne, mais à quel prix exactement ?
Dans sa dernière conférence de presse, Pep Guardiola a évoqué le problème des joueurs devant jouer trop de matchs en peu de temps cela vient de conduire à la grave blessure de Kevin De Bruyne. Il a également mentionné d’autres noms.
Car en effet, la liste est longue. Rien qu’au mois d’août de la saison 2023/2024 on compte dans le rang des blessés:
Courtois (6-8 mois), Jurrien Timber (6-8 mmois), Éder Militão (6-8 mois), Christopher Nkunku (2-4 mois), Kelvin De Bruyne (3-4 mois), Gabriel Jesus (3-6 semaines), Reece James (1-2 mois), Welsey Fofana (6-8mois).
Les minutes additionnelles, cette respiration ultime qui permet aux équipes d’inverser le destin, se transforment en une double épée tranchante. D’un côté, elles prolongent l’espoir et offrent des revirements spectaculaires. De l’autre, elles imposent un fardeau physique aux joueurs déjà éprouvés par des séquences de jeu effrénées. On se retrouve à présent avec des matchs qui se jouent jusqu’à 110 minutes à cause des minutes additionnelles, toutes les secondes sont comptées.
Ce désir d’en faire toujours plus, de maintenir le public en haleine, risque de sacrifier l’intégrité des athlètes sur l’autel du divertissement. Le rythme effréné des compétitions ne laisse que peu de temps pour la récupération, pour la régénération des corps meurtris par les efforts répétés. Les clubs se transforment en usines de production, où les performances sont attendues comme des rendements financiers. Les entraîneurs jonglent avec les effectifs, essayant de maintenir un équilibre fragile entre compétitions domestiques, coupes nationales et joutes continentales.
Le football est bien plus qu’un simple sport. C’est une passion partagée, une source d’émotions et de liens qui transcendent les frontières. Mais dans cette quête effrénée pour l’excitation instantanée, pour la rentabilité, ne risque-t-on pas de perdre de vue les valeurs fondamentales du jeu ?
Dans ce marathon effréné, rappelons-nous que les joueurs sont bien plus que des pions sur un terrain. Ce sont des êtres humains, des artistes, des héros et des rêveurs. N’oublions pas que derrière chaque dribble, chaque but, chaque exploit, il y a un corps qui porte les cicatrices du sacrifice. Ce vendredi 25 août 2023, l’action sur laquelle Vincius Junior se blessa en est une bonne illustration, lui qui a joué 32 matchs sur 35 la saison dernière en tant que titulaire pour un total de
2823 minutes sur 3150 possibles soit un pourcentage de 89%. Vertigineux n’est-ce pas?
Le défi qui se pose à nous est de préserver l’essence même du football, tout en trouvant un équilibre entre spectacle et santé. Peut-être est-il temps de reconsidérer la manière dont nous gérons le calendrier, de prioriser la qualité des rencontres sur leur quantité.
Rodney Zulmé
