L’Épineuse situation des ressortissants haïtiens en République Dominicaine
Les ressortissants haïtiens en République Dominicaine continuent à regagner leur pays volontairement suite à la décision du Président Luis Abinader de fermer les frontières
Le vent des changements souffle sur l’île d’Hispaniola, tandis que les ressortissants haïtiens en République Dominicaine choisissent de regagner volontairement leur pays d’origine. Cette migration en sens inverse est une réponse à la décision du président dominicain Luis Abinader de fermer les frontières, engendrant un climat de crainte et d’incertitude parmi les membres de la communauté haïtienne.
Les motifs de cette décision présidentielle sont plongés dans un contexte diplomatique complexe. La chasse des ressortissants haïtiens en Haïti, conjuguée à des mesures discriminatoires, a contribué à une atmosphère d’insécurité et de précarité pour ces populations déjà vulnérables. L’événement occasionnel est l’arrestation ce vendredi 15 septembre de l’haïtien Jude Charles accusé de manque de respect vis à vis du Président Luis Abinader sur Tik Tok.Les services d’intelligence ont participé à son interpellation .Jude Charles a été transféré par la suite à la Direction de l’immigration pour être déporté. Pourtant durant toute la durée de cette vidéo, Jude Charles n’a à aucun proféré de menaces. Cette décision arbitraire engendra de multiples autres tentatives comme ont pu le prouver quelques vidéos disséminées sur la toile.
Le spectre d’une crise humanitaire pointe à l’horizon. Les signes précurseurs se dessinent, portant en eux l’écho d’autres déplacements massifs dans l’Histoire. Il n’est pas nécessaire de remonter bien loin dans le temps pour évoquer les flux migratoires provoqués par des conflits. L’exemple le plus frappant réside dans la crise syrienne qui, depuis 2011, a engendré une migration massive de millions de Syriens fuyant les violences et les persécutions. Cette situation a créé des bouleversements socio-économiques majeurs, tant pour les pays d’accueil que pour les déplacés eux-mêmes.
Dans ce contexte, la construction annoncée d’un canal sur la rivière Massacre agit comme un catalyseur de tensions déjà exacerbées. Cette entreprise titanesque, si elle venait à voir le jour, aurait des répercussions majeures sur les populations riveraines, menaçant leur sécurité alimentaire et leur stabilité économique. L’avenir demeure incertain, mais il est essentiel de souligner que cette situation ne peut être résolue sans une réponse concertée, à la fois au niveau national et international. La protection des droits des ressortissants haïtiens, qu’ils soient en République Dominicaine ou en Haïti, doit être au cœur des préoccupations.
Au final, la décision de fermeture des frontières dominicaines a déclenché un mouvement migratoire inattendu qui s’ajoute au problème migratoire interne que les autorités rencontrent déjà avec les déplacés de quartiers attaqués par les gangs armés particulièrement Carrefour-Feuille. L’ histoire nous enseigne que les déplacements1 massifs exigent des réponses justes et responsables. C’est sur cette voie que réside l’espoir de surmonter les défis à venir.
Rodney Zulmé