L’Énigme des Identités de l’ancien président Michel Martelly refait surface

Onze ans après son allocution télévisée, brandissant fièrement ses huit passeports haïtiens, l’ancien président Michel Martelly est à nouveau au centre d’un scandale autour de sa nationalité

Dans les arcanes politiques d’Haïti, un mystère plane autour de l’identité de l’ancien président Michel Martelly. En effet, le rapport récemment publié par l’ONU le mentionne sous le nom de “Michael”, une énigmatique variation de son nom officiel. De surcroît, sa domiciliation à Coconut Grove, en Floride (États-Unis), soulève des interrogations quant à sa résidence officielle.

Ce n’est pas la première fois que l’ancien président Martelly est au centre de ce débat d’identité. En mars 2012, il présentait pas moins de 8 passeports haïtiens à un groupe de responsables religieux de l’organisation “Religion pour la paix”. Un geste singulier dans un pays où la remise de l’ancien passeport n’est pas la norme lors de son renouvellement. L’énigme demeure : pourquoi cette multiplicité de documents officiels ?

L’ambiguïté a également atteint les plus hautes sphères diplomatiques. À l’époque, l’ambassadeur des États-Unis en Haïti, Kenneth Merten, déclarait de manière catégorique : “Je peux affirmer que le président Martelly n’est pas un citoyen américain, c’est un Haïtien.” Un discours qui déclenchait les applaudissements des membres du gouvernement et de la présidence réunis.

Pourtant, voilà que 11 ans plus tard, le doute persiste. Le pays se trouve plongé dans l’incertitude, cherchant des réponses à cette énigme identitaire qui ne cesse de ressurgir. Les citoyens, les politiciens et les observateurs internationaux s’interrogent sur les implications de ces révélations dans le contexte complexe de la politique haïtienne. Le flou persiste et l’incertitude règne. Sa résidence actuelle, sise au 3775 Kumquat Avenue, Miami, Floride, acquise le 25 juin 2021 pour la somme de 1,4 million de dollars, soulève des questions légitimes. Au vu de la corruption qui entacha son mandat, peu de doutes subsistent quant à l’origine de l’acquisition de cette propriété dont la valeur actuelle est estimée à 2,180 millions de dollars.

Les ramifications de cette affaire sont multiples : de la légitimité politique à la confiance du peuple envers ses dirigeants, en passant par la crédibilité des institutions. Le flou qui entoure l’identité du président Martelly pose des questions fondamentales sur la transparence et la fiabilité des processus administratifs dans le pays.

Rodney Zulmé