À Clercine, des dizaines de maisons détruites par la mairie
Après plusieurs jours d’affrontements intenses entrés les forces de l’ordre et des individus armés, des engins lourds de la Mairie de Tabarre ont procédé à la démolition de maisons à Clercine sans préavis, plongeant plus profondément les residents dans le désarroi
Le lundi 8 avril 2024, des dizaines de résidents de Clercine, ceux qui n’avaient pas encore fui, ont vu débouler des engins lourds sur plusieurs maisons. Selon des temoins, ces engins lourds étaient escortés par des véhicules blindés des unités spéciales de la Police Nationale d’Haïti (PNH).
Une résidente de la zone nous indique que son père a fui en catastrophe, et que son conjoint n’arrive pas à rentrer chez lui pour évacuer sa mère dont la maison a été taggé “à démolir”, rappelant à certains, un mauvais souvenir du manoeuvres post-séisme du 12 janvier où plusieurs maisons ont été démolis pour des raisons techniques et d’autres pour des raisons personnelles.
Pour rappel, après Bon-Repos, Champs-de-Mars et Pernier, un nouveau front s’est ouvert à Clercine aux environs du Quartier Général de la Brigade d’Intervention Motorisée (BIM). Depuis une semaine des confrontations sporadiques entre des hommes armés ont réduit considérablement le flux de traffic et le commerce dans cette zone réputée bouillante de la Commune de Tabarre. La situation a empiré lorsque le 2 avril dernier, des individus non identifiés qui généralement venaient de Petit Place Cazeau, ont contourné la place pour attaquer le QG de la BIM à partir du village Tecina.
Cette tactique adoptée par les autorités de Tabarre risque de mettre à dos la population de Clercine qui subissait déjà la loi des gangs. Pour l’heure, la mairie de Tabarre n’a pas publié de note pour indiquer si ces manœuvres font partie d’une stratégie d’urbanisation ou une stratégie policière de contre-insurrection.
Rodney Zulmé
