
Laurent Saint-Cyr opère un premier grand changement à la tête de la Police Nationale
Ce 8 août 2025, lors du Conseil des ministres, le directeur général par intérim de la Police nationale d’Haïti (PNH), Rameau Normil, a été officiellement démis de ses fonctions. Celui qui avait déjà dirigé la PNH à deux reprises — d’août 2019 à novembre 2020, puis de juin 2024 à août 2025 — laisse désormais sa place à André Jonas Vladimir Paraison, actuel coordonnateur de la sécurité au Palais national. L’arrêté officialisant cette nomination est attendu dans les jours à venir.
Cette décision, signée par le tout nouveau président Laurent Saint-Cyr, marque sa première grande mesure à la tête du pays, un signe fort envoyé à l’opinion publique. Depuis plusieurs mois, des bruits couraient sur l’éventuelle arrivée de Vladimir Paraison à la tête de la police.
Les tensions entre Rameau Normil et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé étaient de notoriété publique. Leurs désaccords à répétition avaient même poussé le chef du gouvernement à réclamer ouvertement la révocation de Normil. Toutefois, au sein du Conseil présidentiel de transition (CPT), plusieurs figures influentes s’étaient montrées favorables à son maintien.
Quelques semaines avant une interview accordée au Nouvelliste par Fritz Alphonse Jean, alors président du CPT, le Premier ministre et le directeur général de la PNH avaient posé ensemble en public, affichant un semblant d’apaisement. Fritz Jean déclarait alors : « Il n’est plus question de remplacer Rameau Normil. Cela s’est calmé depuis longtemps. » Une tentative de clore le débat, du moins en surface.
Mais en politique haïtienne, les retournements sont souvent rapides et amers. Aujourd’hui, le changement est acté : Rameau Normil cède son fauteuil à Vladimir Paraison. Ce dernier prend ses fonctions dans un contexte difficile, marqué par une montée de la violence des gangs, des critiques sur l’efficacité de la police et un manque évident de ressources. Sa mission : restaurer la confiance d’une population fatiguée et inquiète.
Un nouveau visage à la tête de la PNH ne suffira pas à régler tous les problèmes. Cependant, dans un pays où chaque nomination revêt une forte portée politique, celle-ci traduit clairement la volonté de la nouvelle présidence d’affirmer son autorité rapidement. Reste désormais à juger sur les résultats.