
Manif au Népal_credit : Mix Network
Violentes manifestations au Népal : le Premier ministre démissionne après des émeutes meurtrières
Depuis le lundi 8 septembre, le Népal est secoué par d’importantes émeutes, principalement dans la capitale Katmandou, provoquées par le blocage des réseaux sociaux et la colère contre la corruption des élites. Le bilan officiel fait état d’au moins 19 morts et de plus de 400 blessés.
Des manifestations massives et meurtrières
Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues pour dénoncer le blocage des plateformes en ligne et réclamer la fin de la corruption des dirigeants politiques. La décision de restreindre l’accès à 26 sites, dont Facebook, YouTube, X et LinkedIn, avait été prise après que ces services n’aient pas respecté l’obligation d’enregistrement auprès des autorités.
La situation a rapidement dégénéré lorsque la police a ouvert le feu sur les manifestants à Katmandou. Plusieurs bâtiments publics et résidences politiques ont été la cible d’incendies, dont la demeure du Premier ministre KP Sharma Oli.
Le Premier ministre finit par démissionner
Face à l’ampleur de la contestation, KP Sharma Oli, 73 ans, a annoncé mardi 9 septembre sa démission, invoquant la nécessité de trouver une solution politique. Ce retrait intervient après la démission de trois ministres clés, dont celui de l’Intérieur.
Oli, figure majeure de la vie politique népalaise depuis plus de six décennies, avait été élu Premier ministre pour la première fois en 2015 et réélu en 2018. Sa carrière a traversé des périodes majeures, dont la guerre civile et l’abolition de la monarchie en 2008.
Des réseaux sociaux rétablis
Après cinq jours de blocage, les principales plateformes ont été réactivées mardi matin. Le gouvernement a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les violences policières survenues pendant les manifestations. Amnesty International a également demandé une investigation complète et impartiale.
Appels au calme et à la négociation
Les autorités ont mis en place un couvre-feu dans plusieurs districts de la vallée de Katmandou, mais la situation reste tendue. Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé sa consternation face à la violence et a appelé au dialogue.
Dans ce contexte, des personnalités politiques et juridiques du pays ont exhorté les parties prenantes à trouver une issue pacifique à la crise. Le président Ramchandra Paudel a quant à lui invité tous les citoyens à faire preuve de retenue et à coopérer pour résoudre cette situation délicate.