Tensions Diplomatiques entre Haïti et la République Dominicaine : Le Canal de la Discorde
Au cœur d’une dispute transfrontalière tendue, la construction de la dérivation du canal sur la rivière Massacre par Haïti suscite un vif désaccord de la part des Dominicains.
Alors que la population du Nord-est persiste dans son entreprise, les travaux ont atteint la rive où l’eau commence à couler du côté haïtien. Un rayon d’espoir pour les habitants de cette région, qui aspirent à irriguer les plaines de Marebareau pour des récoltes fructueuses.
Les répercussions de ce différend soulèvent des questions cruciales quant à l’utilisation juste et équitable de ces précieuses ressources. Pourquoi 11 prises du côté dominicain ne suscitent-elles aucun problème, tandis qu’une seule du côté haïtien génère tant de controverses ?
Les opposants à l’utilisation de la rivière Massacre pour l’irrigation, à l’instar des Dominicains, avancent l’argument d’une déviation du cours d’eau. Pourtant, des documents précis viennent étayer le fait que l’ouvrage de captage en construction, sur un tronçon d’environ deux kilomètres traversant le territoire haïtien, entre les Bornes frontalières 13 et 15, ne peut en aucun cas être considéré comme une déviation du cours d’eau.
Dans une déclaration conjointe sur la situation des eaux transfrontalières de la rivière Massacre, la République Haïti et la RD ont affirmé leur compréhension mutuelle, conformément au traité de février 1929, concernant l’ouvrage en cours de réalisation.
L’histoire tumultueuse de la frontière dominico-haïtienne, marquée par le tragique épisode de 1937 où plus de 20 000 Haïtiens perdirent la vie, demeure un rappel poignant des tensions persistantes entre les deux nations.
À l’heure actuelle, le Gouvernement dominicain exige la fermeture du passage de l’eau de la rivière Massacre du côté haïtien, une directive suivie par le Corps de Sécurité des Frontières Terrestres (CESFRONT) sur ordre du président Luis Abinader. En signe de défiance, la République Dominicaine déploie des blindés à la frontière Nord avec Haïti, maintenant ainsi son opposition à la reprise de la construction du canal, une initiative qui continue de diviser les deux pays.
Dans ce climat de tension diplomatique, l’avenir de cette région frontalière demeure incertain, laissant place à l’espoir d’une résolution pacifique et constructive de ce contentieux délicat.
Rodney Zulmé