Révélation de l’ONU : les gangs d’Haïti au cœur d’un système corrompu

Révélation de l’ONU : les gangs d’Haïti au cœur d’un système corrompu

Ce 19 Octobre 2023, un rapport de l’ONU de 158 pages a levé le voile sur les liens d’hommes d’affaires et d’état avec le grand banditisme pour semer le trouble en Haïti.

Une étude de l’ONU vient de mettre en lumière l’infiltration profonde des gangs armés au sein de la société haïtienne, révélant qu’ils ont établi des bureaux de change non officiels, pris le contrôle d’installations médicales et géré des fondations sociales pour canaliser l’aide humanitaire. Ces groupes violents ont également été impliqués dans le financement de campagnes électorales et le recrutement d’enfants, amassant des centaines de milliers de dollars de rançons provenant d’enlèvements. Ils ont ensuite utilisé ces sommes pour mener grand train, se dotant de piscines, de jacuzzis et de demeures somptueuses construites au cœur des bidonvilles.

Le rapport de 158 pages établi par un groupe d’experts mandaté par le Conseil de sécurité des Nations unies souligne le rôle crucial des gangs dans le paysage politique et économique haïtien. Bien que le rapport ne fasse pas de recommandations spécifiques concernant les sanctions, il pointe du doigt plusieurs personnalités influentes d’Haïti, dont l’ancien président Michel Martelly, l’ex-président du Sénat Youri Latortue et le puissant homme d’affaires Reynold Deeb, comme étant liés à ces groupes.

Le rapport met en lumière le rôle central des fondations sociales créées par les gangs pour gagner en influence et gagner la confiance des communautés. Ces organisations servent également d’interlocuteurs politiques lors des élections et peuvent être soutenues financièrement par des hommes d’affaires influents. Cependant, cette infiltration des gangs dans la sphère politique n’est pas nouvelle. Durant son mandat présidentiel de 2011 à 2016, Michel Martelly a utilisé les gangs pour étendre son influence, contribuant ainsi à l’insécurité qui persiste aujourd’hui.

De même, Reynold Deeb, directeur général de Deka Group, l’un des plus importants importateurs de biens de consommation en Haïti, est accusé de financer des membres de gangs pour protéger ses activités commerciales et assurer le transport de ses marchandises. Le rapport indique que Deeb aurait même payé un chef de gang pour faciliter ses opérations dans l’un des principaux ports du pays.

Cette révélation met en lumière la nécessité d’une action immédiate pour rétablir la sécurité en Haïti. Alors que les gangs continuent de s’enrichir au détriment de la population, il est impératif que des mesures soient prises pour mettre un terme à cette spirale de violence et de corruption. Le Conseil de sécurité devra décider des sanctions à appliquer, une étape cruciale dans la lutte contre cette crise qui secoue le pays depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021.

Rodney Zulmé

Publishing Team

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