Panama : Manifestation contre les menaces de Donald Trump sur le canal
Le 24 décembre 2024, une centaine de personnes ont protesté devant l’ambassade des États-Unis à Panama City, suite aux déclarations du président élu Donald Trump menaçant de reprendre le contrôle du canal de Panama si les péages pour les navires américains n’étaient pas réduits.
Les manifestants, dont certains brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Donald Trump, ennemi public du Panama », ont exprimé leur colère en scandant des slogans tels que « Trump, animal, pas touche au canal ». Ils ont également brûlé des portraits de Trump et de l’ambassadrice américaine au Panama, Mari Carmen Aponte. D’autres slogans, tels que « Qui vend le canal, vend sa mère », « dehors le gringo envahisseur » et « un territoire, un drapeau », ont résonné parmi la foule, qui répondait à l’appel du syndicat du bâtiment et d’organisations de gauche. Bien que la manifestation ait eu lieu devant l’ambassade américaine, elle s’est déroulée sans heurts, sous la surveillance d’une vingtaine de policiers.
Le dirigeant du syndicat de la construction, Saul Méndez, a déclaré : « Le Panama est un territoire souverain, il y a un canal ici et il est panaméen. Donald Trump et ses délires impérialistes ne peuvent pas revendiquer un seul centimètre de notre terre. »
Le canal de Panama, inauguré en 1914 après avoir été construit par les États-Unis, a été transféré aux autorités panaméennes le 31 décembre 1999, conformément aux accords signés en 1977 par le président américain de l’époque, Jimmy Carter, et le dirigeant panaméen Omar Torrijos.
La menace de Trump, formulée le 21 décembre, stipule que si le Panama ne réduit pas les tarifs des péages pour les navires américains, le contrôle du canal pourrait être repris. Selon Trump, si le pays ne peut pas assurer un « fonctionnement sûr, efficace et fiable » du canal, les États-Unis exigeront « la restitution complète et immédiate » de cette voie d’eau interocéanique.
Le tarif des péages est fixé en fonction de la capacité des navires et du type de cargaison, et non selon leur pays d’origine. Trump a également accusé la Chine d’influencer les opérations du canal, bien qu’il soit géré par l’Autorité du canal de Panama, une entité publique autonome panaméenne.
En réponse, le président panaméen José Raul Mulino a réaffirmé la souveraineté du pays, déclarant : « La souveraineté de notre pays et de notre canal ne sont pas négociables », dans un communiqué signé par lui-même et trois anciens présidents du Panama.