“One Big Beautiful Bill” : la loi phare de Trump qui fait trembler les marchés

“One Big Beautiful Bill” : la loi phare de Trump qui fait trembler les marchés

Censée être le pilier du programme économique de Donald Trump, la « One Big Beautiful Bill », soutenue par la Maison Blanche, provoque une onde de choc dans la finance mondiale. En reprenant les allègements fiscaux massifs instaurés durant son premier mandat, tout en ajoutant de nombreuses nouvelles dépenses, le projet de loi menace d’aggraver considérablement la dette publique américaine.

Aujourd’hui, la dette des États-Unis dépasse les 36 210 milliards de dollars, soit 120 % du PIB national. Une grande partie de cette dette (près de 29 000 milliards) est constituée d’obligations vendues sur les marchés. Si deux tiers sont détenus par des entités américaines, un tiers appartient à des pays étrangers comme le Japon, le Royaume-Uni et la Chine. D’ailleurs, Pékin se désengage progressivement, préférant miser sur l’or que renouveler ses obligations arrivées à échéance.

Face à cette situation, les taux d’emprunt américains grimpent, signe d’une inquiétude croissante des investisseurs. Le rendement des bons du Trésor à 30 ans, qui avait franchi la barre symbolique des 5 % en mai, avoisine aujourd’hui 4,80 %. Cette hausse traduit une perte de confiance, notamment face à un projet législatif qui pourrait alourdir la dette de 3 000 à 4 000 milliards de dollars, selon les estimations.

L’agence de notation Moody’s, qui a récemment abaissé la note des États-Unis, met en garde contre le coût grandissant du service de la dette pour le budget fédéral, un avertissement que les marchés ont pris très au sérieux.


Un statut de valeur refuge remis en cause

Longtemps considérée comme la valeur refuge par excellence, la dette américaine semble perdre de sa superbe. Depuis le mois d’avril et le “Liberation Day” de Donald Trump, les investisseurs se détournent peu à peu des bons du Trésor et du dollar, au profit de l’or, dont les prix atteignent des niveaux records.

Le dollar a perdu plus de 10 % au premier semestre, sa plus mauvaise performance depuis 1973. En cause : une combinaison de tensions géopolitiques, d’incertitudes monétaires et de la politique commerciale imprévisible de l’ancien président.

Dans ce contexte, les investisseurs se tournent vers de nouveaux refuges. Selon Imène Rahmouni-Rousseau, directrice générale des opérations de marchés de la BCE, l’euro et les obligations d’État européennes ont récemment joué ce rôle de bouclier face à l’instabilité. Une première depuis la crise de 2011, qui redessine la carte de la confiance sur les marchés internationaux.

Publishing Team

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