Les aspirants policiers se retrouvent sans instructeurs
Située au sein de l’académie nationale de la PNH sur la route de Frères, en Haïti, l’école nationale des policiers traverse une période de fermeture temporaire, résultant de la décision des instructeurs de l’institution d’entamer une grève. Cette action met en exergue des conditions de sécurité aux abords de l’académie jugées déficientes, entravant ainsi la formation des aspirants policiers.
Le paysage délabré et la désolation qui prévalent sur la route de Frères, à proximité de l’Académie de Police imposante, suscitent une profonde préoccupation au sein d’une population déjà affectée par des vagues persistantes de criminalité. La situation est exacerbée par la récente grève des instructeurs, justifiée par le constat selon lequel les conditions de sécurité ne permettent ni le travail ni les déplacements en toute quiétude.
Cette problématique, qualifiée d’insoutenable par les résidents locaux, découle des affrontements violents entre les gangs rivaux de Kraze Baryè, sous la direction de Vitelhomme Innocent, et 400 Mawozo, dirigé par Lanmò San Jou. Ces rivalités exacerbées ont instauré un climat d’hostilité compromettant la mission éducative cruciale de l’école nationale des policiers.
Il est à rappeler qu’à la date du 25 novembre 2022, le Directeur de l’Académie Nationale de la Police Nationale d’Haïti, le Commissaire Divisionnaire Harington Rigaud, a été assassiné à Pétion-Ville par des individus armés. Cet acte criminel, survenu devant les locaux de l’École de la Magistrature à Frères, illustre la vulnérabilité même des hauts responsables au sein du système sécuritaire haïtien.
La fermeture temporaire de l’école nationale des policiers met en lumière les failles profondes du système sécuritaire haïtien, menaçant non seulement la formation des futurs policiers mais également la stabilité générale du pays. Dans un contexte où la PNH opère en sous-effectif, elle doit constamment faire face à une puissance de feu supérieure des bandits. Le décès fréquent d’agents, qu’ils soient assassinés froidement ou lors d’échanges, souligne la gravité de la situation.
L’impératif d’une intervention urgente pour rétablir la sécurité à l’académie nationale de la PNH se fait pressant, considérant que le vide causé par la grève des instructeurs de police pourrait laisser une empreinte durable sur la formation des aspirants policiers.
Rodney Zulmé
