L’échec de la Manœuvre de Luis Abinader
Le 15 septembre dernier, le président dominicain Luis Abinader fermait unilatéralement les frontières de son pays dans le but de faire chanter les Haïtiens, et les dissuader de poursuivre la construction du canal, un mois plus tard, cette décision s’inscrit comme un retour de bâton
Depuis la fermeture unilatérale de la frontière par le président dominicain Luis Abinader en septembre dernier, les événements ont pris une tournure inattendue. Loin de mettre fin à la construction du canal sur la rivière Massacre, cette décision a engendré un sursaut d’unité nationale du côté haïtien.
Le ministre dominicain du Commerce, Ito Bisono, a révélé qu’au-delà de 100 000 ressortissants haïtiens ont quitté volontairement la République dominicaine depuis la fermeture des frontières. Ce chiffre illustre les conséquences directes de la politique discriminatoire de l’administration Abinader.
Malgré les tentatives du gouvernement dominicain pour arrêter la construction, les efforts se sont renforcés du côté haïtien. Le traité de 1929, qui a suscité des controverses, a été mis en avant pour souligner le droit de Haïti à utiliser les ressources de la rivière Massacre. L’ambassadeur Léon Charles a souligné les multiples ouvrages déjà érigés dans la région de Loma de Cabrera et de Dajabon, affirmant clairement que la construction du canal ne s’arrêtera pas.
Alors que la frontière dominicaine a officiellement rouvert le 11 octobre pour le commerce, celle d’Haïti reste close. Cette situation a provoqué des remous, notamment parmi les secteurs agricoles et du BTP qui emploient une grande partie de la main-d’œuvre haïtienne. Les protestations se multiplient, soulignant les répercussions néfastes de cette mesure.
Il est grand temps que la République dominicaine reconsidère sa position et respecte les droits légitimes d’Haïti. Au-delà des frontières physiques, c’est le respect mutuel entre nations voisines qui doit prévaloir pour le bien de tous.
Rodney Zulmé