La stratégie sinistre d’incendier les commissariats
Les incendies criminels ciblant les commissariats en Haïti représentent une menace sérieuse pour la stabilité et la sécurité du pays.
Ce mercredi 4 Octobre 2023, le Sous-Commissariat de Thomazeau fut incendié par le Gang “400 Mawozo”. Les images du bâtiment abandonné par ses occupants habituels rappellent une tactique courante régulièrement utilisée par les gangs ces derniers temps.
En effet, une vague d’incendies criminels cible les commissariats en Haïti, mettant en lumière une stratégie dévastatrice employée par les criminels. On dénombre rien que pour cette année cinq (5) commissariats incendiés, ce qui est colossal comme chiffre. Savane Pistache, Saut-d’Eau, Onaville (Canaan), Savien et Thomazeau figurent sur cette liste. Les incidents se sont multipliés au cours de l’année, avec une série d’incendies volontaires visant spécifiquement les commissariats. Cette stratégie semble viser à affaiblir la présence policière dans ces zones et à semer le chaos, créant ainsi un vide propice aux activités criminelles.
Deux ans plus tôt, la perte du commissariat de Martissant, abandonné par les agents de police, avait pourtant servi de premier avertissement. Cependant, aucune mesure significative n’a été prise pour contrer cette tendance inquiétante. Celui le plus proche à Portail Leogane, a été par la suite, la cible à multiples reprises de tentatives d’incendies par les gang situés dans les environs.
Ces attaques ont des conséquences majeures pour la sécurité publique et la confiance envers les forces de l’ordre. Les citoyens vivant dans ces zones sont laissés dans un état d’insécurité croissant, avec un accès limité à la protection et à la justice. Et lorsqu’un arrondissement se retrouve sans symbole de sécurité et de justice, la population opte pour les représailles à travers le mouvement “bwa kalé” décrié par les organisations des droits humains.
En conclusion, face à cette escalade alarmante, il devient impératif pour les autorités de mettre en place des mesures solides visant à prévenir de futurs incendies criminels et à rétablir la présence policière dans ces zones. Néanmoins ce sera une tâche ardue, vu que la PNH est en sous-effectif et sous-équipée. Cela nécessitera une coordination efficace entre les différentes agences gouvernementales, ainsi que des investissements significatifs dans la sécurité.
Rodney Zulmé