La recrudescence des kidnappings : un défi majeur en période de fêtes
Déjà confrontées à plusieurs affrontements inter-gangs, les familles doivent désormais vivre avec la peur d’un éventuel enlèvement d’un proche. Les cas d’enlèvements rien qu’en ce mois de Novembre font froid dans le dos
La situation des enlèvements en Haïti prend une tournure alarmante, avec l’incident récent impliquant au moins 11 passagers d’un autobus de la compagnie Sans Souci à Morne-à-Cabrit. Des gangs armés ont attaqué le véhicule, kidnappant les passagers, emportant leurs téléphones portables et bagages. Bien que certains otages aient été libérés, cette situation souligne la menace persistante des enlèvements dans le pays.
D’un autre côté des enlèvements en plein jour se font au Champs De Mars, un espace qui regroupe pourtant une quantité importante de forces de l’ordre. Le commissariat de Port-au-Prince, La direction Départementale de l’ouest (DDO 1), Le campement de l’UDMO à la rue Capois, ajouté à cela, les unités de l’USGPN stationné au Palais National et le QG des Forces Armées d’Haïti. Les cas de Sara Duffort (étudiante de l’UNDH) et Dacheline Rosier témoignent de la passivité de ces unités dans le périmètre.
Cette montée de la criminalité survient à un moment critique alors que les fêtes de fin d’année approchent. Traditionnellement, cette période est marquée par une forte rentrée de devises, mais les actes de violence, tels que les kidnappings, risquent de dissuader les célébrations et d’impacter l’économie haïtienne.
Le classement 2023 des pays par l’Indice de Paix Globale place Haïti parmi les mauvais élèves, occupant la 129e position sur 163 pays avec un score de 2.395. Comparativement, la République dominicaine est classée 83e avec un score de 2.019, et les États-Unis 131e avec un score de 2.448.
Face à cette vague d’insécurité, le pays attend le déploiement de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité en Haïti, dirigée par le président kenyan, Williams Ruto. Cependant, des retards dus à des manœuvres politiques et à la lenteur des préparatifs suscitent des inquiétudes quant à la capacité de la mission à faire face efficacement aux gangs armés.
Le président Ruto a récemment déclaré devant le Parlement européen que la mission nécessitait un contingent de 5 000 hommes et femmes pour relever les défis posés par les gangs armés en Haïti. Les autorités haïtiennes et la communauté internationale sont confrontées à un défi majeur pour garantir la sécurité des citoyens et restaurer la stabilité dans le pays.
Rodney Zulmé