Fermeture des frontières : retour de bâton pour les Dominicains

Fermeture des frontières : retour de bâton pour les Dominicains

La fermeture de la frontière entre la République Dominicaine et Haïti, ordonnée par le gouvernement dominicain en raison de la construction d’un canal d’irrigation agricole sur la rivière Masacre du côté haïtien, a eu un impact négatif important sur l’ économie dominicaine

La mesure se veut une punition pour le Gouvernement haïtien, cette punition est reversée à la population dominicaine qui vit dans la zone frontalière, 7 provinces, 33 municipalités et 33 districts municipaux, composés de communautés parmi les plus pauvres de la République Dominicaine. Tout ce territoire, comme le note le document du MEPyD (2022), vit de l’agriculture et du marché binational. La cessation des activités économiques visant les échanges commerciaux avec les communautés haïtiennes laisse les populations de cette zone sans leur principale source de revenus et les condamne donc à l’aggravation de leurs conditions de pauvreté et d’exclusion sociale.

Diario Libre s’est entretenu avec des propriétaires d’épiceries, des vendeurs informels de vêtements usagés, ainsi qu’avec le président de l’association des hôteliers de Dajabón, et leurs préoccupations sont communes. Ils craignent que la situation ne s’étende au-delà de ce qu’ils peuvent supporter.

Juan Tomas Sosa, président de l’Association des hôteliers de Dajabón, a souligné que la fermeture de la frontière a affecté la productivité de la région  d’environ 80%. Il a indiqué que Dajabón dépend fortement du tourisme  commercial, où les visiteurs de diverses régions du pays séjournent dans des hôtels locaux tout en achetant des vêtements et des produits agricoles.

“Ici, nous avons 19 hôtels , parmi ces 19 hôtels ils sont divisés en trois catégories : A, B et C. Nous disposons donc de 425 chambres qui, pour le moment, n’arrivent pas à Dajabón”, a déclaré l’homme d’affaires.

Des commerçants dominicains dans le secteur des œufs sollicitent l’intervention d’une banque agricole plus de 12 jours après. Environ 44 millions d’œufs ne peuvent être commercialisés sur le marché binational. Si cette situation perdure le secteur des œufs en RD risque de disparaitre, ont-ils fait savoir.

Selon l’économiste Enomy Germain, c’est $3 millions par jour, soit le montant moyen du manque à gagner commercial que devrait enregistrer la République Dominicaine à cause de la fermeture de la frontière. Le manque à gagner du pays voisin devrait être plus de dix fois supérieur à celui d’Haïti.

Au final, à ne pas nous méprendre sur le dossier du Canal, les dominicains sont favorables aux mesures du président Abinader contre la construction du Canal, cependant sont contre la fermeture des frontières qui pénalise le secteur  commercial local et les exportations.

Rodney Zulmé

Publishing Team

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