CERMICOL: La situation des détenus est alarmante
Dans un communiqué de presse publié par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) le 9 septembre 2024, ledit réseau a alerté la population et les autorités sur la situation alarmante des détenus au Centre de Rééducation des Mineurs en Conflit avec la Loi (CERMICOL). Après un constat des lieux, le RNDDH invite les autorités étatiques à mettre fin immédiatement aux traitements cruels, inhumains et dégradants infligés aux personnes qui y sont incarcérées.
En effet, le CERMICOL qui était au départ censé accueillir des enfants, est aujourd’hui une prison d’hommes, de femmes et d’enfants. Aménagé à la base pour 100 mineurs, l’espace compte depuis le 29 aout 2024, trois-cent soixante-dix (370) détenus ; soit quatre-vingt-treize (93) garçons pour le CERMICOL, cent-quarante-neuf (149) femmes et dix (10) filles, pour la prison civile des femmes et cent dix-huit (118) hommes pour la prison civile de Port-au-Prince. Le CERMICOL est par conséquent devenu un complexe pénitentiaire, selon le communiqué
Cet accueil massif au sein du CERMICOL a débuté le 22 septembre 2022, avec l’évasion massive enregistrée à la Prison civile de Cabaret. 145 femmes s’étaient évadées et 92 ont été transférées à CERMICOL suite aux représailles des bandits dans la zone et l’incapacité de l’Etat à reprendre le contrôle. L’évasion spectaculaire enregistrée à la Prison civile de Port-au-Prince dans la nuit du 2 au 3 mars 2024 n’a pas arrangé les choses. Le CERMICOL a dû donc accueillir des détenus-hommes, malgré sa capacite d’accueil restreinte.
Le problème de la proximité entre les hommes et les femmes mis à part, les mineurs détenus en sein du centre souffrent de ce nouvel réaménagement. Ils n’ont plus de récréation car leur cour est désormais réservée aux ablutions et à la lessive des femmes et des filles; Jusqu’à la fin de l’année scolaire 2023-2024, les cours n’étaient plus dispensés au CERMICOL, faute des salles de classe occupés par les hommes adultes, sans parler de la préparation et la distribution des repas qui devient compliquée.
“Le 1er juillet 2024, le ministre de la Justice et de la sécurité publique, Maître Carlos HERCULE a visité le CERMICOL et, au vu des conditions susmentionnées, s’était engagé à tout mettre en œuvre pour que l’Etat reprenne le contrôle des zones où sont localisées les prisons tombées sous le contrôle des bandits armés ; et de transférer à la prison civile de Pétion-ville, les femmes et les filles en détention. Deux (2) mois plus tard, rien n’est encore fait et les inquiétudes du RNDDH augmentent avec l’augmentation du nombre de personnes en détention” précise le communiqué.
Fort de ces constats, le RNDDH fait des propositions dont la principale est de réaménager les prisons et de reprendre le contrôle des zones où étaient situées les prisons pour les réparer et permettre ainsi à chaque détenu, selon son sexe de retrouver sa prison respective.
Darline Honoré