Bras de Fer entre les Commissaires Muscadin et Richemond
La tension entre le commissaire du gouvernement de Miragoâne, Jean Ernest Muscadin, et celui des Cayes, Ronald Richemond, atteint un sommet, soulignant les défis complexes auxquels est confronté le système judiciaire haïtien. Le récent incident lié à une opération à Port Salut a ravivé les antagonismes entre les deux responsables, soulevant des préoccupations quant à la sécurité persistante dans la région de Mariani.
En début de semaine, une opération menée par l’équipe du commissaire Muscadin dans un hôtel à Port Salut a suscité la réaction immédiate du commissaire Ronald Richemond. Ce dernier a fermement condamné l’intervention de Muscadin dans sa juridiction, qualifiant cet acte d’arbitraire et soulignant que, depuis qu’il a quitté sa propre juridiction, Muscadin est considéré comme un civil comme tout le monde.
Le cœur du différend réside dans le fait que Muscadin aurait manqué l’arrestation du chef de gang de Mariani, surnommé “Boutba”. La rivalité entre les deux commissaires s’est exacerbée avec des menaces de Ronald Richemond de freiner les actions de Muscadin dans sa juridiction s’il persiste à violer les protocoles établis et des allégations d’implication dans le traffic de drogue à l’égard du commissaire de Miragoâne. Ces tensions ont des répercussions directes sur la sécurité à Mariani, où les bandits armés agissent impunément depuis plus d’un mois. Une série de meurtres, de violences physiques sur les usagers de la route à leur “péage” et d’affrontements avec la police et l’autre groupe armé “Karavan” font de Mariani, une zone de non droit.
Jean Ernest Muscadin, commissaire du gouvernement de Miragoâne, semble avoir déployé des efforts pour appréhender le chef de gang Boutba, même s’il a été rapporté qu’il n’a réussi qu’à arrêter des membres de la famille du criminel présumé. Ces arrestations ont été accompagnées de déclarations des membres de la famille de Boutba, affirmant avoir fui Mariani en raison de ses actes criminels. Cependant, le commissaire Ronald Richemond a contesté la version des événements présentée par Muscadin, la qualifiant de “mise en scène bien montée”. Cette divergence d’opinions souligne les complexités entourant la sécurité à Mariani et la nécessité d’une intervention rapide du Ministère de la Justice pour résoudre cette querelle qui met en péril le bon fonctionnement du système judiciaire.
Les observateurs avertissent que ce différend, peut-être personnel, expose les failles du système judiciaire haïtien. La nécessité de trancher rapidement dans ce bras de fer entre les deux commissaires du gouvernement est cruciale pour rétablir l’ordre et garantir une réponse cohérente aux défis de sécurité persistants dans la région de Mariani.
Rodney Zulmé
