L’ancien assistant du Secrétaire d’État américain, Frederick Barton préconise une intervention de forces spéciales pour la mission en Haïti

Frederick D. Barton, ancien assistant du Secrétaire d’État américain, soulève des questions vitales concernant la situation actuelle en Haïti et la nécessité d’une action rapide.

La décision récente des Nations Unies d’autoriser une mission de sécurité multinational dirigée par le Kenya en Haïti est une étape significative. Cette mission vise à instaurer un minimum de sécurité pour permettre des élections légitimes. Cependant, l’actuelle force internationale pourrait rencontrer des difficultés pour instaurer une paix durable. Dans un éditorial publié dans le Washington Post, l’ancien sous-secrétaire et ancien membre de l’ONU qui étudie Haïti depuis 1990 y revient.

Barton évoque la nécessité d’un déploiement modeste de 200 à 400 forces spéciales dans les campagnes haïtiennes. Cette mesure aiderait à contenir les gangs dans les grandes villes, où la police nationale haïtienne peut mieux les combattre. Les États-Unis et le Canada sont les seuls à avoir la capacité de déployer rapidement ces forces. En 1994, 15 unités des forces spéciales américaines ont réussi à sécuriser la majeure partie d’Haïti au-delà de Port-au-Prince et de Cap-Haïtien. Bien que les gangs actuels soient plus organisés, ils ne font toujours pas le poids face à des troupes bien équipées.

Barton met également en lumière l’importance de soutenir les Haïtiens dans la sécurisation de leur pays. Actuellement, environ 9 000 membres de la police nationale haïtienne sont en service, et des dizaines de milliers de gardes de sécurité privés travaillent pour des organisations internationales. Il souligne la nécessité de renforcer ces efforts et propose la création de partenariats professionnalisés avec différents groupes haïtiens, avec un investissement initial d’au moins 50 millions de dollars.

Le besoin d’une approche décentralisée est également souligné. En autonomisant les communautés et en favorisant une application de la loi locale, ces programmes pourraient aider la société haïtienne à surmonter les anciennes pratiques corrompues et à progresser vers des réformes de gouvernance essentielles.

Barton conclut en insistant sur l’importance de fournir une aide humanitaire à la population haïtienne en difficulté. Il souligne les obstacles bureaucratiques, en particulier les douanes haïtiennes, qui entravent actuellement les efforts d’acheminement de l’aide. Il encourage les autorités à permettre un accès inconditionnel et sans délai à l’aide étrangère.

En résumé, Barton met en avant des mesures cruciales pour la mission en Haïti. Un déploiement de forces spéciales, un soutien à la police locale, une approche décentralisée et une facilitation de l’aide humanitaire sont des éléments essentiels pour faire face à la situation critique actuelle. Il est impératif d’agir rapidement pour sauver des vies et poser les bases de la récupération à long terme d’Haïti.

Rodney Zulmé