Croix-des-Bouquets, plus que jamais territoire perdu
Deux jours après la grande évasion à la prison civile de Croix-des-Bouquets, la situation demeure critique, plusieurs entreprises furent vandalisées et que la majeure partie des institutions étatiques de la commune se retrouvent entre les mains des bandits.
Entre morceaux vêtements de détenus, de douilles, et des traces de sang, les habitants de Croix-des-Bouquets qui ont pris le risque de sortir le bout de leur nez ce lundi 4 mars 2024, se retrouvent abasourdis devant une telle tragédie.
La prison civile, le commissariat, le tribunal de paix, la BNC, et d’autres ont été saccagés par les malfrats qui continuent d’agir en toute impunité, sous le regard impuissant ou complice du gouvernement. Les autorités de la commune lancent un SOS désespéré pour évincer les bandits et restaurer l’ordre dans la région.
Des scènes de violence et de chaos ont également été observées la veille, avec des cadavres éparpillés dans les rues de Croix-des-Bouquets, Tabarre et Port-au-Prince. Jusqu’à présent, les autorités ne sont pas en mesure de fournir un bilan précis de la situation après les évasions dans les prisons civiles de Croix-des-Bouquets et de Port-au-Prince, ainsi que des attaques armées contre les antennes de police. À Tabarre, les autorités ont dénombré 10 morts, tandis qu’à Port-au-Prince, plus de 30 morts ont été constatés dans différents quartiers, rendant leur identification difficile.
Pendant ce temps, les autorités ont attendu 24 heures avant de décréter l’état d’urgence et un couvre-feu, alors que les bandits avaient proféré des menaces 48 heures auparavant, et aucune mesure n’avait été prise pour empêcher ces attaques.
Cette situation témoigne de la gravité de la crise sécuritaire qui sévit à travers le pays et de l’incapacité des autorités à assurer la protection des citoyens et à maintenir l’ordre public. Une action urgente et décisive est nécessaire pour mettre fin à cette spirale de violence et restaurer la paix et la sécurité à Croix-des-Bouquets et dans tout Port-au-Prince.
Rodney Zulmé
