Crise de l’hôpital : le désastre humanitaire ignoré
Depuis les attaques contre l’hôpital de l’université d’État d’Haïti et l’hôpital Saint-François de Sales, deux des principaux centres médicaux de la région métropolitaine, la situation sanitaire à Port-au-Prince s’est considérablement détériorée.
Cela fait une quarantaine de jours depuis la fermeture de ces établissements, la population se retrouve démunie, sans accès à des soins de santé adéquats.
La maternité Isaïe Jeanty, située dans une zone particulièrement dangereuse, à Chancerelles, peine à recruter du personnel médical malgré ses efforts de recrutement lancés depuis plusieurs mois. Cette situation compromet sérieusement la prise en charge des femmes enceintes et des nouveau-nés dans la région.
Dans ce contexte, l’hôpital universitaire La Paix à Delmas 33 est devenu le principal centre de santé fonctionnel de la zone. Cependant, même cet établissement est confronté à de graves difficultés. La recrudescence des cas de blessures par balle dans la région métropolitaine a entraîné une augmentation significative du nombre de patients admis à l’hôpital La Paix. Entre le 29 février et le 3 avril, pas moins de 186 plaies par balle ont été enregistrées, dont 6 enfants et 32 femmes. Cette situation met à rude épreuve les capacités de l’hôpital, qui lutte désormais pour fournir des soins de qualité à tous ses patients.
De plus, l’établissement de santé est confronté à des pénuries critiques en oxygène et en carburant, mettant en péril la vie de nombreux patients nécessitant des soins d’urgence. Malgré les appels de détresse de l’ONU et de Médecins Sans Frontières (MSF), les besoins urgents en fournitures médicales et en personnel qualifié restent largement ignorés dans une zone métropolitaine déchirée par la violence depuis plusieurs semaines.
Face à cette crise sanitaire sans précédent, la population de Port-au-Prince continue de souffrir, privée de l’accès aux soins de santé essentiels. La situation exige une action immédiate et coordonnée de la part des autorités locales et des organismes internationaux pour éviter une catastrophe humanitaire majeure dans la capitale haïtienne.
Rodney Zulmé
